Avec le soutien du Centre Culturel Jean Moulin à Mions (69).
« Bululú », c’est le brouhaha. Celui des rues de Caracas et de Maracaibo, mais aussi le tumulte des affluents de l’Orénoque, sur les rives duquel vivent les Amérindiens Waraos. C’est encore le bourdonnement des ouvriers agricoles qui s’affairent dans les plantations de café, cacao, canne à sucre ou de tabac.
Fenêtres et oreilles grandes ouvertes sur la très riche culture musicale du Venezuela, 5 artistes s’inspirent des musiques populaires de ce pays et des « chants de travail » qui accompagnèrent son histoire singulière. Issue de plusieurs siècles de métissage, point de rencontre des musiques précolombiennes, arabo-andalouses, afro-caribéennes, cette musique raconte l’environnement, le quotidien, la réalité sociale et le sacré.
Emmanuelle Saby utilise sa voix pour exalter ces chants et paroles du quotidien qu’elle colore de ses propres expériences vénézuéliennes. Un pays qu’elle découvre depuis plusieurs années, au fil de séjours et de rencontres avec des musiciens qui lui permettent d’en apercevoir toute la richesse musicale.
Inspirée par ce patrimoine, elle a proposé à Jean-Paul Autin, Guillaume Grenard, Olivier Bost une rencontre entre música criolla venezolana et le large éventail de la boîte à outil musicale de l’ARFI. Pour compléter cette formation, Emmanuelle Saby a invité Yuko Oshima, batteuse et percussionniste.
Ainsi, s’ajoute le cuatro au chant. Instrument populaire du Venezuela s’il en est, qui se mêle à d’autres instruments : saxophone, flûtes, clarinettes, kénarinette, trombone, bugle, euphonium, trompette, guitare, laptop, basse électrique.
Amusement, curiosité, provocation, le propos est d’explorer l’espace qui se trouve à l’intersection de ces deux mondes musicaux. Entre arrangements de thèmes traditionnels, compositions inspirées, improvisation et traitements électroniques, le répertoire s’affranchit finalement des esthétiques et nous fait entrer dans un univers parallèle, véritable « folklore imaginaire ».