Dans le cadre de la campagne de limitation des mandats coordonnée par Tournons La Page et au vu de la situation politique alarmante en Afrique de l’Ouest, les artistes du Collectif des Artistes Panafricains (CAP) ont rédigé une lettre adressée au Président en exercice de la CEDEAO, envoyée également à douze Chefs d’État de la zone, afin d’appeler à une réforme sur la limitation des mandats.
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La situation politique en Afrique de l’Ouest ne cesse de se dégrader et nous assistons à des actes et discours allant à l’encontre des principes démocratiques et de la bonne gouvernance. La dernière démonstration en date est la tentative avortée en juin 2022 de la CEDEAO de limiter les mandats à deux. En cause, trois États qui ont émis une réserve au nom de la souveraineté étatique : la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo pour la deuxième fois. Un signal d’autant plus inquiétant pour le Sénégal où le président Macky Sall laisse toujours planer le doute sur la possibilité d’un troisième mandat. Il a déclaré dernièrement au New York Times : « Il est clair qu’aujourd’hui le débat juridique ne se pose pas. Maintenant, est-ce que je vais être candidat ou pas, c’est ma décision », confirmant la détérioration du respect de l’État de droit en Afrique de l’Ouest.
Pour cette raison, le CAP a adressé cette lettre au Président de la CEDEAO, également envoyée à 12 Chefs d’État de la zone, favorables au principe de limitation consolidateur de l’État de droit.
Dans cette missive, le CAP appelle le Président à prendre des dispositions afin d’entériner la limitation des mandats présidentiels au niveau régional. Pour cela, les 11 artistes, par l’intermédiaire de Tournons La Page et du Front Citoyen - Togo Debout demandent un amendement du protocole additionnel A/SP1/12/01 de la CEDEAO.
Tournons La Page et le CAP appellent conjointement les États membres de la CEDEAO ayant validé ce projet de réforme de limitation des mandats, à pérenniser cet amendement afin de consolider l’État de droit dans la sous-région qui pâtit des velléités de certains chefs d’État de s’éterniser au pouvoir et de bafouer les principes démocratiques.